La cristallisation amoureuse de Stendhal

 

    Avec cette infolettre, je vous promettais d’entrer dans mon bureau. Eh bien voici chose faite avec

ce nouveau sujet ! En effet, je fais beaucoup de recherches pour mes écrits, par curiosité, dans l’optique

d’un article, afin de confirmer une thématique de projet, dans le but gratuit de me cultiver et aussi, clairement, parce que je me perds par moment dans ce dédale infini de la Toile ! Rassurez-moi, cela vous arrive aussi, non ?

    La cristallisation de l’amour selon Stendhal est issue d’une de ces errances. À ma décharge, c’est fort intéressant et je me souviens très bien que cette digression dans les onglets de l’ordinateur a été de courte durée. À l’inverse, ne me demandez pas comment j’en suis arrivée là, je n’en ai plus aucune idée !

Alors, qu’est-ce que c’est que cette histoire de cristal amoureux par l’auteur du célèbre Le Rouge et le Noir ?

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Tout commence par un chagrin d’amour

 

    Stendhal a eu de nombreuses aventures sentimentales au cours de sa vie. Au début du XIXe siècle, il tombe follement amoureux de Matilde Viscontini Dembowski. Mais le maladroit montre peut-être trop d’empressement et est repoussé par la jolie Milanaise. Stendhal décide alors de rédiger un traité afin de comprendre les mécanismes psychologiques à l'œuvre dans l'idéalisation des êtres aimés.

Son ouvrage De l’amour paraît en 1822.

 

La cristallisation amoureuse de Stendhal définition

 

    La cristallisation est définie comme le processus par lequel l'amoureux idéalise son sujet de désir, en lui attribuant des qualités souvent imaginaires. Stendhal illustre cela à travers une métaphore : tout comme une branche d'arbre se couvre de cristaux dans les mines de sel, l'être aimé se pare de perfection aux yeux de l'amoureux.

 

Les étapes de la cristallisation amoureuse selon Stendhal

 

    L’écrivain d’origine grenobloise décrit sept étapes de la cristallisation amoureuse :

 

    1. L’admiration

 

Le début de l'engouement où l'amoureux voit l'autre sous un jour élogieux.

 

    2. Le plaisir

 

La sensation de plaisir ressentie en présence de l'autre, et le manque en son absence.

 

    3. L’espérance

 

Une anticipation joyeuse du bonheur amoureux, souvent accompagnée de signes physiques.

 

    4. La naissance de l'amour

 

L’amour s’établit avec le plaisir des sens en interaction avec l’être aimé.

 

    5. La première cristallisation

 

L'amoureux embellit son sujet d'amour avec mille qualités, fruits de son imagination.

 

    6. L’apparition du doute

 

Après une période d'optimisme, l'amant commence à douter de la réciprocité de ses sentiments.

 

    7. La seconde cristallisation

 

Dans cette étape, l'amoureux oscille entre espoir et doute, mais parvient à redécouvrir de nouvelles qualités chez l'autre, renforçant ainsi son attachement.

 

La cristallisation amoureuse en deux principes

 

L’importance de l’illusion

 

    Stendhal souligne que l'amoureux crée une version idéalisée de l'être aimé, masquant ainsi la réalité. L'adoration pour l'autre est telle que seule la vision subjective de l'amoureux existe. Les remarques de l’entourage n’effleurent même pas l’esprit de l’homme conquis.

 

La temporalité

 

    La cristallisation nécessite un certain temps et une fréquentation discontinue pour s'épanouir, mettant en lumière les dynamiques de l'attirance et de l'espoir. Elle n’éclot donc pas entre deux êtres passionnés qui ne se quittent plus dès leur rencontre.

 

La cristallisation à travers le monde

 

    L’œuvre de Stendhal comporte une importante partie dédiée à l’approche de l’amour dans différents pays. L’auteur explore comment chaque nation perçoit et vit l'amour, révélant les particularités culturelles.

En Suisse, les couples profitent d’une liberté d’expression amoureuse, entre eux, mais se retrouvent souvent en cachette. Il faut, bien sûr, imaginer le contexte du XIXe siècle pour appréhender ces façons de faire.

En France, l'amour est plus superficiel, dominé par la vanité et les plaisirs physiques. Un constat peu glorieux pour notre pays.

En Italie, la culture passionnée et ouverte valorise les relations amoureuses.

En Angleterre, l'amour est alors souvent réprimé, caractérisé par la pudeur et la méfiance.

En Espagne, l'amour s'exprime librement. L'Andalousie est même vue comme le berceau de la passion. Rien que ça !

En Allemagne, l’approche est plus rationnelle et imaginative, souvent sans passion extrême.

Enfin, en Amérique, le manque de passion est dû à la stabilité et à la raison. Ça, je suis presque sûre que ce n’est plus d’actualité(s).

 

    J’ai été contente de découvrir d’autres travaux de Stendhal, j’espère que cette (re)découverte vous a plu également. Je trouve cet essai toujours pertinent dans le questionnement, le regard qu’il invite à prendre quant au sujet de la psychologie, de l’amour et des perceptions selon les habitudes culturelles.

Et toute cette réflexion est quand même plus productive voire poétique que notre simple « l’amour rend aveugle », non ?

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Je vous souhaite de belles découvertes !

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Roseline