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Roseline Pendule

Henry Tandey le soldat qui avait Hitler dans son viseur

Aujourd'hui, lisons la Chronilettre d'Henry Tandey. Ce soldat britannique nous raconte à quel point la vie peut être surprenante et pose une question sans réponse.

Voyageons de la Première Guerre mondiale à la Seconde. La lettre fictive basée sur des faits réels est téléchargeable en fin de page. Bonne lecture !


Henry Tandey histoire

1938,

                                                                             Grande-Bretagne.

                  Bonjour lecteur,


Oh, tu ne devineras jamais ce qu’il m’arrive. Je suis anéanti. Comment cela est-il possible ? Comment un instant de votre vie, un bref moment dans l’existence    d’un seul être, une décision à l’origine généreuse et bienveillante, comment cela peut-il bouleverser le monde entier ? Pardonne mon ton décousu et tourmenté mais je vais t’expliquer ce qu’il vient de se produire et tu comprendras mieux.


Comme de nombreux Anglais, j’ai pris part à la guerre de 1914 à 1918. Celle que l’on n’appelait pas encore la Première Guerre mondiale parce que nous étions convaincus que de pareilles horreurs ne se reproduiraient pas.


Dès la première seconde du conflit qui opposait la France, l’Angleterre et la Belgique notamment, où j’officiais au début en tant que soldat, à l’Allemagne, je souhaitais en finir. J’aurais donné n’importe quoi pour éviter aux civils européens de tomber sous les assauts des Allemands et de leurs bombardements.


Engagé dans le régiment Green Howard, je combattis à Ypres en 1914. Là, l’horreur des combats qui abattirent les deux tiers de mes compagnons se concrétisa sous mes yeux. Quatre ans et trois blessures plus tard, je reçus les trois plus hautes distinctions jamais accordées à un simple soldat.


D’abord, la médaille de la Conduite distinguée récompensa ma prise de trente prisonniers allemands alors que le détachement de grenadiers dont j’étais responsable avait dû affronter les feux ennemis. Puis, la médaille militaire honora mon sens du devoir et mon héroïsme car j’avais ramené un de mes semblables blessé en le portant sur mon dos sur plusieurs kilomètres. Enfin, ce fut la croix de Victoria qui sanctionna mes derniers faits de guerre.


Mon bataillon tentait alors de traverser un pont en bois, mais les planches se brisaient sous les impacts des mitrailleuses allemandes. Comme je n’avais d’autres choix, j’ai rassemblé les morceaux de bois afin que les hommes puissent continuer leur traversée du canal et, grâce à ma baïonnette, j’ai repoussé trente-sept soldats ennemis vers d’autres troupes britanniques.


Lorsque nous fûmes sûrs d’être en posture victorieuse, il ne restait qu’un Allemand déjà blessé qui me fit signe qu’il voulait se rendre. Voyant qu’il appartenait au 16e régiment de Bavière, je l’ai visé avec mon arme et, ne pouvant me résoudre à tirer sur ce malheureux, je l’ai laissé partir.


Mes camarades ont salué ma générosité, le cœur rassuré par la fin imminente du conflit. J’ai enfin regagné la vie civile et vécu paisiblement, me remettant de mes traumatismes et épousant une femme douce et compréhensive.


Tout allait bien. Jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, alors que je viens de recevoir un appel du Premier Ministre britannique en personne. Monsieur Neville Chamberlain qui vient de se rendre en Allemagne tenait à me transmettre un message du Führer qui enflamme actuellement l’Europe de sa haine.


Ce dernier souhaitait me remercier de l’avoir épargné vingt ans plus tôt. Alors que je le visais et qu’il pensait ne plus jamais revoir l’Allemagne, je lui avais laissé la vie sauve. Lui permettant de devenir l’homme qu’il est maintenant.


Comprends-tu ce qu’il en est ? Je resterai pour toujours le soldat qui n’a pas tiré sur Adolf Hitler et je dois continuer à vivre avec cela.

   Si j’avais su… Qu’aurais-je fait si j’avais su ?


      Henry Tandey.


Il est désormais avéré qu’Adolf Hitler possédait un tableau représentant Henry Tandey sauvant un homme en le portant sur son dos. Il l’a, en effet, présenté comme celui qui l’avait épargné en 1918, mais n’ayant aucune trace directe d’Henry Tandey, cette histoire demeure, à demi, une légende.




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