Dans le programme scolaire de 5e, les chapitres sur l'Orient et l'Occident mettent souvent en avant la figure de Charlemagne. C'est donc tout naturellement que j'ai fait prendre la plume à Irène de Constantinople pour vous écrire ! Cette Chronilettre est à télécharger en bas de page. Elle contient des ressources vidéos et lectures ainsi qu'une proposition d'activité manuelle déclinable en deux versions si vous voulez les faire à la maison ! Bonne lecture !
Décembre 800,
Constantinople.
Mon cher peuple !
C’est impossible ! Comment une telle ignominie a-t-elle pu se produire ? Comment le pape Léon III a-t-il osé couronner Charlemagne comme Empereur des Romains ? C’est inacceptable ! Moi qui œuvrais avec conviction pour établir la paix entre mon Orient et son Occident, je ne peux tolérer une si humiliante trahison !
Mais, je ne me laisserai pas évincer du pouvoir aussi facilement. A-t-on oublié tout ce que j’ai fait depuis la mort de mon époux, Constantin IV ? En 780, il a d’abord fallu que je me fasse reconnaître régente de l’Empire. Mon fils, Constantin VI, n’avait que dix ans et mes beaux-frères tournaient autour du trône tels des vautours acharnés.
Un an après, je faisais les premiers pas vers les Francs en proposant une union matrimoniale entre mon fils et Rotrude, la fille de Charlemagne. Déjà, on me claquait la porte au nez…
Et que n’ai-je entrepris depuis pour mon empire ? Alors que les images saintes étaient interdites, je dus réunir deux fois le concile pour éviter les iconoclastes qui refusaient les représentations du Christ. Ce n’est que le 23 octobre 787, au concile de Nicée, réfugié sur l’autre rive du Bosphore, que le culte des images fut restauré.
Vous m’aviez remerciée pour cette réussite. Tout cela était pourtant bien naturel pour moi, née à Athènes et ayant reçu une éducation iconophile, favorable à la vénération des images saintes. Je ne pouvais que réanimer cet exercice religieux ici.
Malgré cela, à cause de Constantin, je fus chassée du pouvoir. Heureusement, ses échecs militaires et son divorce affaiblirent sa popularité. Lui, mon propre fils, se liguait aux iconoclastes ! Il reçut le châtiment qu’il méritait. Aveuglé, il ne pouvait plus régner et je repris la place de cet indigne empereur.
Et maintenant, il faudrait que je laisse Charlemagne me rabaisser encore ? Que nenni. Je trouverai une solution pour redorer la couronne de l’empire d’Orient.
Et si je proposais à Charlemagne de m’épouser pour unir nos empires ?
Je ne vous abandonnerai pas,
Irène, Impératrice de l’Empire byzantin
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