Je continue mon exploration des syndromes en rapport, plus ou moins proches, avec l’art et la littérature. Eh oui, ma bonne Lucienne, on se distrait comme on peut ! Alors, aujourd’hui, je me suis attardée sur le syndrome de Bambi qui, bien sûr, fait référence au célèbre faon du même nom créé par Disney. Et là, surprise !, si le faon est toujours au coeur de l’histoire, le syndrome de Bambi peut désigner trois manifestations différentes.
Qu'est-ce que le syndrome de Bambi en sciences ?
Le syndrome de Bambi scientifique est un phénomène reconnu et prouvé. Il désigne l’attirance que les humains éprouvent pour une bête mignonne et sans défense comme un faon. En présence de ce bébé animal, l’humain éprouve la tentation quasi irrépressible de tendre la main pour caresser le jeune cervidé. Hélas, ce geste peut engendrer la mort du faon. En effet, l’odeur du faon constitue sa carte d’identité au sein de sa famille et la moindre particule étrangère sur son pelage entraîne le rejet de sa mère et de ses congénères. Le faon isolé a alors peu de chances de survivre.
Qu’est-ce que le syndrome de Bambi en art ?
Le syndrome de Bambi artistique désigne un fort sentiment d’empathie concernant la vision de la mort d’un animal. Il fait référence à la scène du film Disney dans laquelle Bambi perd sa mère. Cette scène est toujours considérée comme l’une des plus traumatisantes du cinéma. Ainsi, les personnes atteintes du syndrome de Bambi ne supportent aucune blessure ou autre acte malveillant commis envers des animaux. Je dois en faire partie, car je déteste ce genre de situation. Rien ne justifie que l’on s’en prenne à l’animal de l’histoire. Bon, d’accord, parfois l’histoire le justifie, mais ce sont quand même des passages durs à lire ou à écrire !
À une échelle psychologique plus générale, le syndrome de Bambi peut même définir une empathie extrême sans rapport avec l’art ou l’animal. Les individus impactés ressentent les besoins des autres si fort qu’ils en négligent les leurs. Leur responsabilité peut être engagée au point d’entraîner des conséquences néfastes sur la santé mentale et physique.
Les manifestations du syndrome de Bambi
On retrouve souvent :
Un sentiment de culpabilité : ne pas pouvoir aider les autres, même dans des situations où cela n’est pas réaliste, devient une torture. Avouez que l’on aurait tous voulu sauver maman Bambi !
Un épuisement émotionnel : les efforts pour soutenir les autres peuvent mener à un épuisement psychologique et à un stress chronique. Dans le cas du syndrome artistique, il est plus question d’une tristesse exacerbée, voire d’images de films qui restent trop en mémoire. Ça, je suis experte en la matière. Tout ce qui me touche un peu trop semble gravé dans ma rétine et mon cerveau, c’est une horreur.
Une difficulté à poser des limites : les gens atteints du syndrome psychologique se sentent obligés de répondre aux demandes des autres et mettent souvent leurs propres besoins en dernier, ce qui peut affecter leur santé et leur bien-être.
Les causes du syndrome de Bambi
Les origines du syndrome de Bambi peuvent venir de l’éducation si les émotions des autres prenaient le pas sur celles de la personne impactée. La personnalité entre notamment en jeu de manière très claire dans le syndrome artistique de Bambi. Les personnes hypersensibles, à l’empathie surdéveloppée, tolèrent moins les images entraînant des émotions douloureuses. Bien sûr, au niveau psychologique, sérieux, les événements traumatisants vécus peuvent conduire à un besoin de prendre soin des autres pour éviter de revivre des sentiments d’impuissance ou de perte.
Comment faire face au syndrome de Bambi ?
Pour le syndrome médical, il est essentiel de reconnaître que ses besoins sont tout aussi importants que ceux des autres. Il faut établir des limites et apprendre à dire non. Pratiquer l’auto-empathie aide à valider ses propres émotions.
Pour le syndrome de Bambi scientifique, concernant les « oh, il est trop mignon, ce petit faon d’amour », la réponse est simple : si tu l’aimes, ce petit faon d’amour, fiche-lui la paix et continue ton chemin en le regardant de loin. Ton plaisir de le caresser trois secondes ne vaut pas sa mise en danger.
Pour le syndrome de Bambi artistique, ce n’est pas compliqué non plus : zappe, accélère la vidéo ou tourne la page ! Il peut toutefois être intéressant qu’une personne ayant déjà vue ou lue l’histoire en question prévienne en cas de besoin.
Sous son joli petit nom, le syndrome de Bambi décrit trois réalités peu réjouissantes. Il y est toujours question d’empathie et, à divers degrés, il montre à quel point cette qualité peut devenir contrariante, dangereuse voire mortelle. Tiens, « Empathie mortelle », ça sonne bien comme titre de livre, non ? 😊Et vous, êtes-vous particulièrement sensible au syndrome de Bambi artistique ? Pas touche aux animaux ?!?
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