Samuel de Champlain fait partie des explorateurs des XVIe et XVIIe siècles. Il s'illustra sur le territoire de la Nouvelle-France, ce Canada que les Français peinaient à arpenter. Champlain remonta le fleuve Saint-Laurent et lia de véritables relations avec les indigènes. Des relations de colonisation, bien entendu. Champlain fonda Québec et assura sa progression sur le territoire en confiant de jeunes élèves interprètes aux Hurons et aux Algonquins, des tribus alliées. C'est ainsi que l'explorateur nous raconte le retour d'un de ses protégés dans une Chronilettre.
Bonne lecture !
13 juin 1611,
Nouvelle-France.
Bonjour,
Oh ! Comme je suis heureux aujourd’hui ! Mon cher garçon est revenu ! En réalité, ce n’est pas mon fils mais Étienne est si jeune que j’ai tendance à le protéger. Il était parti depuis un an. C’est long un an… Attends, je vais te raconter.
Étienne vient de Paris, en France. Il est arrivé ici, en Nouvelle-France, de l’autre côté de l’Atlantique, il y a plusieurs années. Comme je m’occupe de ce territoire au nom de notre roi, Louis XIII, j’ai fait la connaissance du jeune homme peu de temps avant son départ. Étienne souhaitait partir vivre avec les Amérindiens qui peuplent la région pour apprendre leur langue et étudier les paysages. Je ne pouvais pas refuser sa demande. Nous, Français en Amérique, avons conquis un morceau de territoire et nous avons besoin de comprendre ceux qui habitent ici. C’est le seul moyen de parvenir à échanger nos marchandises. Nous donnons des objets venus d’Europe. Les Amérindiens nous fournissent des fourrures.
Ainsi, j’ai confié Étienne à Iroquet, le chef des Algonquins, une tribu alliée. En retour, j’ai accueilli un jeune amérindien nommé Savignon. Il m’a accompagné en France l’année dernière afin de rapporter son avis sur notre pays aux membres de son clan.
Après avoir vu Étienne partir, englouti dans la forêt, j’espérais que tout se passerait bien pour lui. Et, ce jour, il est revenu. En pleine forme ! Il m’a raconté comment il avait passé l’hiver avec les Amérindiens qui ont pris soin de lui. Il a traversé le fleuve Saint-Louis en canot. Il était ravi de son séjour et parle désormais parfaitement la langue de nos voisins. Il veut même aller vivre avec eux, à leur manière. Il sera un allié précieux pour nos échanges.
J’admire son courage,
Samuel de Champlain.
Comments